La pauvreté dans le monde est en grande partie un phénomène rural. Sur les 1,2 milliards de personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté (avec moins d’un dollar E.-U. par jour), environ les trois quarts vivent dans des zones rurales. La grande majorité de ces familles pauvres dépendent de l’agriculture pour leur subsistance et leur bien-être. Pour ces familles, la terre joue un rôle essentiel dans leur économie, leur culture et leur vie sociale. Elle détermine leur accès à l’alimentation, à l’habitat, à un revenu, au mode de vie qu’elle souhaite et leur statut au sein de la communauté.
Les femmes sont particulièrement concernées et constituent la majorité des sans-terre. D’une part elles sont les premières affectées par la perte des terres familiales, d’autre part elles sont souvent privées de droits par les systèmes d’héritage patriarcaux qui ne reconnaissent pas le droit des femmes à la terre.
Améliorer et sécuriser les droits des ruraux pauvres sur la terre et les ressources naturelles, en premier lieu ceux des sans terre et travailleurs agricoles, hommes et femmes, reste donc un enjeu crucial de notre époque.
Ces derniers temps, s’observe une tendance à la transformation des paysans et paysannes en travailleurs et travailleurs agricoles sans terre. Cela se traduit par des déplacements massifs, l’accaparement des terres, l’endettement, des coûts opérationnels élevés et la dégradation de l’environnement.
L’accès aux Communs que sont les terres, pâturages et forêts, dont dépend l’existence même des communautés nomades, pastorales et paysannes, est de plus en plus limité, voire parfois bloqué. Des phénomènes tels que le “Green Grabbing”, l’accaparement des terres par les conglomérats de l’agro-business et de l’agro-foresterie, signifient que les Communs traditionnellement gérés par les communautés locales disparaissent. Ce qui entraîne la perte de leur mode de vie pour ces communautés. La survie de populations entières, en particulier les minorités ethniques en Inde et en Asie du Sud-Est, et des pasteurs en Afrique sahélienne, dépend des Communs. Même dans les régions du monde dites “développées”, comme l’Europe, des pratiques de transhumance existent et sont menacées.
La première discussion thématique du Forum des luttes pour la terre et les ressources naturelles vise à explorer les multiples raisons pour lesquelles les communautés dépendantes de la terre forment les catégories parmi les plus vulnérables et marginalisées de la société. Elle examinera les impacts transversaux de la privation de droits terres, tels que l’augmentation de la pauvreté et des inégalités et les conséquences environnementales. Nous discuterons de la manière dont la privation de droits fonciers a des implications bien au delà du seul niveau local et touchent toute la société, y compris la sphère urbaine. Nous nous concentrerons également sur les solutions institutionnelles et dans le domaine de la gouvernance qui ont été proposées dans un passé récent pour traiter les questions de droits fonciers, telles que la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP).
La discussion sera introduite par des intervenant.e.s de différentes régions du monde impliqué.e.s dans les discussions multilatérales sur les droits fonciers, des militants d’Amérique du Sud, d’Asie du Sud et d’Afrique ayant une expérience directe des actions pratiques et des pistes pour améliorer cette situation. Le Forum des luttes pour la terre en dressera un tableau et tentera de proposer des feuilles de route pour la mobilisation et la solidarité futures au sujet des droits fonciers, de la gouvernance foncière et de la réforme foncière.
Co-organisateur principal : Ekta Parishad est un mouvement populaire de masse pour les droits fonciers qui compte 250 000 membres actifs sans terre. Il est considéré comme l’un des plus grands mouvements populaires de l’Inde et jouit d’un statut emblématique au niveau mondial. Ekta Parishad est connu pour plusieurs succès importants, notamment l’obtention de droits fonciers pour près de 500 000 familles, la création d’un leadership de base de plus de 10 000 personnes, la protection des forêts et des masses d’eau, et l’élaboration de plusieurs lois et politiques liées aux réformes foncières en Inde. Ekta Parishad est célèbre pour l’ampleur de ses mobilisations sociales, sa dernière mobilisation en 2018 ayant attiré 25000 personnes sans terre de toute l’Inde.
Thème 1 : Calendrier
1er Webinaire Thématique (webinaire de lancement) –24 juin 2021
Première période de discussion en ligne – du 24 au 15 juillet 2021
2e Webinaire Thématique – 15 juillet 2021
Deuxième période de discussion en ligne – à partir du 15 juillet 2021
Webinaire de clôture thématique – 29 juillet 2021
Envoi des documents de synthèse aux présentateurs et aux participants – Fin juillet 2021
Webinaire de clôture général du Forum des luttes : approbation collective des documents de synthèse : fin 2021 / début 2022
Visioconférences
Webinaire 1
Le Webinaire version intégrale non sous-titrée
Interventions des panélistes (sous-titrées)
Introduction par M. Miloon Kothari (Ancien rapporteur spécial des Nations Unies sur le logement convenable)
Première intervention du Prof. Praveen Jha (JNU, New Delhi Inde)
Première intervention de M. Ardo Sow (Activiste des droits fonciers, Sénégal)
Première intervention de Mme Ana Cha(MST Brésil)
Première intervention de Ana Maria Suarez Franco (FIAN International)
Intervention de M. Ramesh Sharma (Ekta Parishad)
Seconde intervention du Prof. Praveen Jha (JNU, New Delhi Inde)
Seconde intervention de M. Ardo Sow (Activiste des droits fonciers, Sénégal)
Seconde intervention de Mme Ana Cha(MST Brésil)
Seconde intervention de Ana Maria Suarez Franco (FIAN International)
Questions du public et réponses des intervenants
Pour l’ensemble des webinaires de ce thème Ekta Parishad a souhaité demander aux intervenants d’aborder globalement les points suivants :
Comment pensez-vous que les cadres internationaux tels que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans (UNDROP) émanant de l’ONU et d’autres organisations multilatérales peuvent conduire à des résultats positifs en matière d’accès à la terre ?
Comment les femmes sont-elles affectées différemment par la privation de terres ?
Comment les biens communs devraient-ils être gérés en faveur des agriculteurs sans terre et/ou des communautés locales ?
Quel type de réforme est nécessaire pour lutter contre la privation de terres ?
Quels sont les différents types d’agriculteurs sans terre (y compris les pasteurs, les populations forestières, les nomades) ? Faut-il avoir accès à la propriété pour être considéré comme “terrien” ?
Est-il possible de lutter contre la concentration des terres et si oui, comment
Webinaire 2: Histoires de Luttes de Terrain
Le Webinaire en rediffusion
Les panélistes invité par Ekta Parishad pour ce webinaire sont :
– Miloon Kothari (Inde) Ex rapporteur des NU sur le logement décent) Modérateur
– Tillah Mardha (Indonesia) (The Indonesian Institute for Forest and Environment)
– Juan José Valdivia Garcia – Espagne – SOC-SAT – ECVC
– Harimanga Abel Randrianarivo (Madagascar) (FIANTSO)
– Leiria Vay (Guatemala) (Comite de Desarrollo Campesino CODECA)
– Juan José Valdivia (Espagne ) (SOC-SAT)
Introduction du Webinaire
Intervention de Miloon Kothari (Ex rapporteur des NU sur le logement décent)
Intervention de Tillah Mardha (The Indonesian Institute for Forest and Environment)
Intervention de Leiria Vay (Comite de Desarrollo Campesino CODECA)
Intervention de Narisoa Ranaivoson (ONG Fiantso)
Intervention de Juan José Valdivia (SOC-SAT)
Séance de Question & Réponses
Troisième webinaire : quelles voies pour les futures luttes ?
Le troisième et dernier webinaire du thème 1 a lieu le 29 juillet à 14h30 UTC/GMT. Il aura pour but d’identifier des pistes d’actions collectives futures pour le Forum et les organisations qui y participent afin de lutter contre la tendance à l’augmentation de l’accaparement de terres et à la privatisation des biens communs.
Liste des panélistes :
Miloon Kothari – India – Independent Expert (Modérateur)
Rajagopal PV – India – Ekta Parishad
Hortense Kinkodila Tombo Dolores – Congo – Via Campesina
Glory Lueong – Cameroon – FIAN International
Michael Taylor – Italy – International Land Coalition
Le webinaire en rediffusion
Les différentes parties du webinaire sous-titrées
Introduction par Miloon Kothari – India – Independent Expert
Synthèse des échanges précédents
Intervention de Rajagopal PV – India – Ekta Parishad
Intervention de Hortense Kinkodila Tombo Dolores – Congo – Via Campesina
Intervention de Glory Lueong – Cameroon – FIAN International
Intervention de Michael Taylor – Italy – International Land Coalition
Questions des participants & réponses des panélistes
26 participations
Commentaires en ligne
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Emmanuel Hallard
7 août 2021 15h45
INSTRUMENTS DE REGULATIONS POUR LIMITER LA CONCENTRATION FONCIERE ET ATTRIBUER DES TERRES AGRICOLES A DES USAGES PRIORITAIRES ET DES PRATIQUES PRIORITAIRES. Emmannuel Hallard. Il existe de nombreuses mesures légales, politiques pour une meilleur répartition des terres, et l’accès à la terre par un plus grand nombre, au lieu de la concentration foncière actuelle. Pourquoi les pouvoirs politiques dominants protègent les propriétaires fonciers dominants et comment endiguer ce phénomène? La corruption et la captation de l’espace commun par des groupes particuliers, la mise sous tutelle du pouvoir public par des puissances privées ? Je cite Raphaël Glucksmann ” pareille interpénétration des… Lire la suite »
Sanou Fatouma
29 juillet 2021 19h04
Bonjour et merci pour ce 3ème webinaire, Svp au regard des interventions de Mr Michael Taylor, Mr Rajagopal, Mme Glory Luong, 1) que dire de cette tension politique où des groupes sociaux (politiquement dominant) ne sont pas en faveur d’une non privatisation des communs, d’une non concentration des ressources, d’une répartition équitable du foncier, de changement de paradigme dans nos relations avec les non humains et entre humains ? 2) quelle marge de rééquilibrage politique quant les élus politiques, les détenteurs de pouvoir, les chefs… ne sont pas soutiens de ces changements de paradigme, eux et leur réseau social et… Lire la suite »
Alonso Batista dos Santos
29 juillet 2021 17h02
No Brasil ontem foi o dia do Agricultor e essa foi a imagem que o presidente postou para comemorar o dia do agricultor fazendo alusões ao número de “invasões” que diminuiu no seu governo.
Depois de forte reação dos movimentos sociais o governo retirou a imagem das redes sociais.
Foi uma ameaça explicita à luta pela terra.
A Contag lançou uma nota repudiando essa postagem.
Bonjour Mr Christian, Tout d’abord je tiens à vous remercier pour l’intérêt que vous accordez à ce qui se passe au Maroc, En suit, et en réponse à vos questions sur la loi 17-62 et sur les ONGs qui suivent cette question, je peux vous informer comme suit : 1) La loi 17-62 , relative à la tutelle administrative sur les communautés ethniques et sur leurs biens, a été publiée au bulletin officiel ( BO) n° 6807 du 26 Août 2019, 2) Le Décret d’application n° 2.19.973 a été publié au BO n° 6849 du 20 Janvier 2020, 3) Le contenu de la loi et du décret :… Lire la suite »
El kabir El Miloudi
28 juillet 2021 0h36
Salut à toutes et à tous, Pour vous mettre au courant des terres communautaires ou colléctives, je mets à votre disposition un aperçu sur le déroulemnt et l’évolution de la situation au Maroc. 1- Aperçu historique : Avant l’avènement du colonialisme dit « protectorat » Français et Espagnol en 1912 les terres, les sources d’eau, les forets, les mines … étaient gérées de manière collectives suivant des normes coutumières. Elles étaient inaliénables, aucune opération de vente ou de location n’est permise puisqu’elles appartiennent à la communauté dite tribu ou confédération (ensemble de tribus).Leur exploitation est assurée par le biais de l’usufruit ou de… Lire la suite »
Gyan Kothari
13 juillet 2021 12h54
Hello everyone, it’s great to see the online forum being used actively! Ahead of our second webinar “Stories from the Ground” (Thursday, 15th July, 1pm UTC) I wanted to draw everyone’s attention to an interesting process that is currently taking place within the United Nations that relates to land and the governance of tenure. The Committee on Economic, Social and Cultural Rights (CESCR) that monitors the implementation of the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights is currently in the process of preparing a draft General Comment (26) to clarify the specific obligations of state parties relating to land… Lire la suite »
**Message administrateur** Lors du webinaire plusieurs questions ou remarques ont été faites dans les commentaires du direct, vous les retrouvez ci-dessous. “Bonjours tout le monde, j’ai constaté que le droit à la terre est écrit nulle part dans la déclaration universelle des droits de l’homme et dans les deux pactes de 1966, comment peut palier à ça pour que les paysans jouissent pleinement de ses droits à la terre et ne sont plus réduits en main d’œuvres de bon marché” “Je voudrais savoir où le droit à terre pour les femmes a été réussi histoire de voir comment ils ont… Lire la suite »
Bonjour Mr Pierre-André Duffrene, En réaction à votre intervention et plus exactement sur la question de l’existence ou l’absence d’un référentiel onusien des droits humains et en particulier dans la déclaration universelle et les 2 pactes de 1966. Dans ce cadre je tire votre attention sur l’Observation n° 21 du comité des DESC qui traite l’article 15, paragraphe 1- a , relatif au droit de chacun de participer à la vie culturelle. Aussi le contenu de l’article 15 du pacte des DESC est déjà soulevé dans l’article 27 paragraphe 1 de la déclaration universelle des droits humains qui dispose que… Lire la suite »
Bonjour M El Miloudi, merci pour votre témoignage; pouvez vous donner plus de précisions sur la date où cette nouvelle loi n° 17-62 a été adoptée, son contenu et ses conséquences concrètes ? Egalement quelles sont els organisations qui se sont mobilisées jusqu’à présent ?
Michel Merlet
30 juin 2021 13h04
Bonjour à toutes et à tous, je reprends ici le commentaire que j’avais fait à la fin de la première rencontre, en le développant un tout petit peu plus. Beaucoup d’éléments intéressants ont été évoqués par les conférenciers. Toutefois, je me demande si nous avons vraiment avancé au cours des dernières décennies. Aucun des conférenciers n’a parlé des échecs des “solutions” qui ont été proposées et parfois mise en œuvre. Pourquoi les réformes agraires du Mexique, il y a plus de cent ans, mais surtout pourquoi celles du bloc soviétique et celle très différente de la Chine (mais aussi la… Lire la suite »
Bonjour Michel, c’est une bonne question, qu’il nous faudra sans doute approfondir dans le séminaire thématique “Réforme Agraire”? On peut remarquer qu’il y a eu des réformes agraires relativement réussies aussi en Corée ou au Japon, un des facteurs clés de cette réussite a été l’adoption de politiques publiques en faveur de l’agriculture familiale, et en particulier de contrôle des prix et des importations pour réguler les marchés agricoles. Aux antipodes du néolibéralisme mondialisé actuel…
FREDERIC DEVE
25 juin 2021 17h06
The Declaration UNDROP, very relevantly referred to in the presentation of this theme, is indeed a turning point in the recent history of small farmers, landless peasantry and poor rural dwellers. The core of the Declaration centres on the right to land, seeds and biodiversity, as well as several ‘collective rights’ . UNDROP establishes a series of obligations and recommendations for member states. The articles in the Declaration explain not only the rights of peasants but also the mechanisms and instruments for states to ensure them. It is hence a useful tool and argument in all struggles for land and… Lire la suite »
Olá Christian
Um dos melhores materiais sobre a aprovação do PL na Comissão de Constituição e Justiça da Câmara dos Deputados é do Conselho Indígena Missionário – CIMI. Abaixo segue o link.
Bonjour. Merci pour ce premier webinaire. Quelques interrogations à partager s’il vous plaît.
Comment les groupes agricoles/ruraux vulnérabilisés génèrent (et rémunèrent) en leur sein et via des alliances, un ensemble d’acteurs qui vont contribuer à tisser des liens, questionner, autocritiquer, comprendre, expérimenter des socio-économies alternatives, rééquilibrer les rapports de pouvoir, créer des contre-pouvoirs etc.(avocats, juristes, animateurs, penseurs, artistes etc.) ?
Comment tentent-ils de créer/faire vivre un écosystème relationnel politique qui a été dénigré et brisé au cours du temps ?
Enfin, en rapport avec le programme, peut-on connaître les thèmes des prochains webinaires s’il vous plaît ?
Merci.
Alonso Batista dos Santos
24 juin 2021 16h17
Outra ameaça foi a aprovação na noite de ontem, dia 23 de junho, na Comissão de Constituição e Justiça da Câmara dos Deputados (um projeto de lei precisa ser aprovado por essa comissão antes de ir para aprovação no plenário da Câmara) do Projeto de Lei 490/2007 que trata da demarcação de terras indígenas. Um dos itens aprovados diz que só tem direito a ter sua terra demarcada os povos indígenas que estavam em suas terras na data da promulgação da Constituição de 1988. O problema é que muitos povos indígenas foram expulsos das suas terras antes disso, por isso não… Lire la suite »
Alonso Batista dos Santos
24 juin 2021 16h17
O MST, a Via Campesina, a CONTAG e vária outras organizações articularam a aprovação de Lei que impede o despejo de famílias no período da pandemia, mas os/as deputados/as que representam os grandes proprietários de terras conseguiram aprovar uma emenda que exclui da lei as famílias da área rural
Alonso Batista dos Santos
24 juin 2021 16h17
Ainda sobre o Brasil é importante acrescentar que há vários Projetos de Lei que querem regularizar a grilagem de terras de grandes fazendeiros. São pelo três projetos que projetos que estão tramitando nesse momento no congresso nacional
Demographic growth indeed is a challenge for redistributive agrarian reforms.
In Latin America, for example, the many reforms that took place throughout the region in the 60s, 70s, 80s did not really take on board the fact that 20 or 30 years later the children of beneficiaries would be facing challenges of fragmentation of plots redistributive – with allocations per child sufficient for a sufficient annd viable, each, for family production unit – constraining this generation in its choices and possibilities, forcing many of them to out migration, etc.
Prezado Alonso, esta situação esta muito preocupante. Caso vocês tem material para alertar o publico, tipo video ou artigo, podemos divulgar lo no website do Forum, e também nas rede sociais…
jc.diepart@gmail.com
24 juin 2021 16h12
Thank you Mr. Ardo Swo for pointing to the importance of demography in land policies. One of the big issue in the Mekong region (Cambodia, Laos, Vietnam and Myanmar), demographic growth and the need for land of future generation has not been factored in the making of redistributive and distributive land policy. It has been really problematic for current and future generation of farmers.
jc.diepart@gmail.com
24 juin 2021 16h11
Hi everyone. I fully agree with Prof. Praveen Jha. Global South can not emulate Global North. The migration context, agricultural policies (eg subsidies) and the industrialisation patterns are completely different in the South (now) than what prevailed in the North when they started their agrarian transition.
I also fully agree. And the consequences of this entirely differenct situation are many. One of them is that there is a need for creative solutions, new types of struggles and collective actions, and innovations in the type of management of the commons by the peasantry movements. And there are emerging new types of struggles and occupation of land abusively grabbed, or potentially grabbed communal land. One example of this in the North is Notre Dame des Landes . But it cannot necessarily emulate struggles in the South – where new types of struggles are emerging and hopefully will propser,… Lire la suite »
Pierre Grg
24 juin 2021 15h59
This a first exploratory comment – just a note for test – 3 challenges from Ana Maria Franco 1 i did not note 2 digitalization of land 3 lawfare for private interest
Les Sans terre et l’avenir des Communs
Synthèse participative
Voici une première version de la synthèse des échanges qui ont été menés tant en ligne sur l’onglet “Discussion en ligne” que lors des trois webinaires.
“Les Sans-Terres et le Futur des Communs”.
Débat en ligne et trois webinaires (juin – aout 2021)
PLAN DE LA SYNTHESE :
La privation de terres et l’inégalité foncière se sont aggravées au cours de la dernière décennie.
Nécessité d’un changement de modèle de développement pour les pays du Sud.
Les gouvernements et le secteur privé jouent un rôle négatif dans l’augmentation de la privation de terres.
Des réformes agraires à reconsidérer : pas seulement une redistribution des terres
Réformes foncières centrées sur les populations : différentes significations
Les droits des femmes et leur rôle dans la gouvernance foncière doivent être mieux reconnus.
Priorité à la reconnaissance des communs plutôt qu’à la privatisation
La nécessité de soutenir la reconnaissance des droits coutumiers inclusifs dans la pratique
Renforcer les luttes au niveau local
Quelles sont les avancées en matière d’accords/normes internationales pour lutter contre l’accaparement des terres ?
Quelles alliances et stratégies mondiales ont/peuvent être créées ? La nécessité d’une alliance forte menée par les organisations populaires contre le modèle de mondialisation néolibérale
Articuler les luttes au niveau local et les luttes au niveau national/régional/mondial : approche ascendante ou approche descendante ?
1. La privation de terres et l’inégalité foncière se sont aggravées au cours de la dernière décennie.
L’inégalité foncière s’est accrue à un rythme sans précédent, de même que l’inégalité sociale et économique, en particulier au cours de la dernière décennie.
L’accaparement des terres dans la zone couverte par la politique agricole de l’UE est un problème majeur : 1% des exploitations contrôlent 20% des terres cultivées, 3% des exploitations possèdent 50% des terres cultivées et 80% des exploitations ne peuvent accéder qu’à 14,5% des terres cultivées. Les petits agriculteurs perdent ainsi une grande partie de leurs terres cultivables.
Ces inégalités créent une insécurité alimentaire dans certaines parties de la population, tandis que les terres les plus fertiles sont utilisées pour l’agro-industrie et les produits d’exportation.
Parmi les sans-terre, il y a les agriculteurs qui ont perdu leurs terres, mais aussi les métayers, les populations traditionnelles vivant des ressources naturelles (extractivisme) et les très petits exploitants.
Les femmes sont particulièrement touchées car elles sont les plus dépendantes des ressources naturelles et participent à la production de nourriture pour le ménage.
La croissance démographique et les besoins des générations futures en termes d’utilisation des terres dans les pays du Sud ne sont pas pris en compte dans l’élaboration d’une politique foncière redistributive et distributive.
L’urbanisation est également un défi important à prendre en compte.
Les dangers très réels de la construction de parcs nationaux comme une forme d’accaparement de l’environnement qui affecte de manière disproportionnée les communautés indigènes – Ex. De la province de Banten en Indonésie.
La croissance exponentielle, dans certaines régions d’Afrique, de l’accaparement de terres par des investisseurs étrangers à des fins d’exploitation minière et d’autres activités extractives – Ex. les investissements étrangers chinois dans le secteur minier à Madagascar
2. Nécessité d’un changement de modèle de développement pour les pays du Sud.
Les pays du Sud ne peuvent pas copier-coller les politiques agraires du Nord – leur contexte migratoire, leurs politiques agricoles (par exemple, les subventions) et leurs modèles d’industrialisation sont complètement différents de ceux des pays du Nord lorsqu’ils ont entamé leur transition agraire. Les pays du Sud ne peuvent en aucun cas se contenter de réduire leur population vivant de la terre, en tant qu’agriculteurs, à seulement 3 % de leur population totale au cours des 50 prochaines années. La proportion de ruraux et d’agriculteurs reste élevée, même en Chine, qui connaît un processus de croissance rapide. Nous parlons d’au moins 2,5 milliards de personnes dans le monde qui pratiquent la petite agriculture. Si nous ajoutons à cela les travailleurs sans terre et diverses autres catégories dépendant des ressources naturelles, qu’il s’agisse de pâturages, de forêts, de poissons, etc. nous parlons réellement de près de la moitié de la population mondiale. Et cela pourrait même ne pas être un modèle durable d’un point de vue environnemental.
3. Les gouvernements et le secteur privé contribuent à l’augmentation du nombre de sans-terre.
Souvent, les gouvernements ne veulent pas encourager les populations rurales à devenir autonomes, autosuffisantes. Ils préfèrent les maintenir dans la dépendance, en créant une armée de travailleurs à faible coût pour maintenir des salaires bas.
La terre devient de plus en plus une matière première pour les marchés boursiers internationaux, avec le développement d’actionnaires investissant dans la terre, notamment en Europe
L’accaparement des terres dans la zone couverte par la politique agricole de l’UE est un problème majeur : 1 % des exploitations contrôlent 20 % des terres cultivées, 3 % des exploitations possèdent 50 % des terres cultivées et 80 % des exploitations ne peuvent accéder qu’à 14,5 % des terres cultivées. Les petits agriculteurs perdent ainsi une grande partie de leurs terres cultivables.
En Afrique, par exemple, les gouvernements parlent de la nécessité de faciliter l’installation des jeunes comme agriculteurs, pour lutter contre la migration, mais la véritable priorité est donnée aux entreprises multinationales, avec des impacts très négatifs sur les éleveurs…
La privatisation des terres en Afrique facilite un ” green business ” mené non seulement par de grandes entreprises, mais aussi par des investisseurs locaux, avec le risque de marginaliser les populations traditionnelles, notamment les pasteurs, et d’alimenter les conflits.
La terre devient de plus en plus une matière première pour les marchés boursiers internationaux, avec le développement d’actionnaires investissant dans la terre, notamment en Europe
La menace croissante de la numérisation des terres – c’est-à-dire le fait que de grandes sociétés agricoles s’associent à de grandes entreprises technologiques pour identifier les terres à acheter et réorganiser les registres fonciers au moyen de registres numériques qui finissent par priver les petits agriculteurs et les agriculteurs marginaux de leurs droits – ex : le parc immobilier Mirador au Brésil.
4. Des réformes agraires à reconsidérer : pas seulement une redistribution des terres
Aujourd’hui, un programme de réforme agraire est absolument urgent et nécessaire. Il ne s’agit pas seulement de distribuer des terres, de produire des matières premières pour l’industrie, mais aussi de produire des aliments sains, d’assurer la souveraineté alimentaire, de préserver l’environnement et d’améliorer la vie urbaine ;
Une réforme agraire qui soit un projet d’émancipation humaine d’un point de vue économique, social, politique et culturel, où les biens communs ne sont pas considérés comme des marchandises mais comme le patrimoine de l’Humanité, et où les femmes sont émancipées et ont également accès à la terre.
En ce qui concerne les réformes agraires, nous devons nous demander pourquoi un si grand nombre de ces réformes n’ont pas réussi à garantir des droits d’occupation à long terme pour les sans-terre et pourquoi, après quelques années, la concentration des terres a repris de plus belle.
La réforme agraire n’a pas abouti au Guatemala, car les grands propriétaires terriens ont vendu leurs terres les moins fertiles à un prix élevé et ont conservé les terres fertiles pour poursuivre la monoculture destinée à l’exportation. Sans soutien technique adéquat et sans soutien du marché, les petits agriculteurs ne pouvaient pas se maintenir.
La réforme agraire doit être complétée par des politiques de soutien, notamment en termes de prix agricoles et de protection du marché alimentaire contre les importations à bas prix en provenance d’autres pays présentant un avantage comparatif.
5. Réformes foncières centrées sur les populations : différentes significations
Nous devons œuvrer en faveur de réformes foncières “dirigées par les gens” et comprenant des “approches ascendantes” au lieu d’attendre l’action de l’État qui, dans de nombreux cas, n’est pas représentatif et ne se concentre pas sur les besoins des plus marginalisés. En Inde, par exemple, le militant social Vinoba Bhave a redistribué 4,2 millions d’acres de terre à des personnes sans terre. Il était convaincu que ces questions devaient être traitées directement à la source, en s’adressant directement aux personnes concernées. Les communautés doivent prendre elles-mêmes la responsabilité de la réforme agraire et du changement social à l’échelle locale.
Cependant, il existe différentes définitions des réformes foncières centrées sur les personnes. Pour l’ILC, elle est ” basée sur l’idée que la terre n’est pas une marchandise, la terre n’est pas pour l’argent, la terre est une question de dignité humaine, de bien-être humain et de survie humaine. ”
Les membres de l’ILC ont défini la “gouvernance foncière centrée sur les personnes” comme la gouvernance foncière qui respecte les droits territoriaux des peuples autochtones, qui accorde des droits fonciers égaux aux femmes, qui permet la gestion durable et locale des écosystèmes, qui protège les défenseurs des droits fonciers et qui ne permet pas l’accaparement des terres. D’où le concept de “politiques centrées sur les personnes”.
Cependant, ce concept est critiqué : “La réforme agraire centrée sur les personnes, tout en promouvant l’inclusion et la transparence, semble encore accommoder les arrangements fonciers dans le cadre du modèle de développement dominant, je considère qu’elle perpétue encore le statu quo et réduit les conflits politiques au lieu de soutenir pleinement les sans-terre, les paysans et les autres qui luttent pour de véritables solutions à leur problème et ne représente pas des changements structurels transformateurs. Pour cela, nous avons besoin de vraies réformes agraires menées par les paysans, de changements transformateurs”.
6. Les droits des femmes et leur rôle dans la gouvernance foncière doivent être mieux reconnus.
Les droits des femmes ne sont souvent pas reconnus par les systèmes coutumiers. En Afrique centrale et de l’Ouest, il y a un gros problème parce que les femmes doivent travailler sur la terre de leur mari, mais quand celui-ci meurt, les veuves n’ont plus accès à la terre alors que ce sont elles qui nourrissent leurs enfants.
Par conséquent, un combat important consiste à améliorer la loi en faveur des femmes. Une proposition consiste à organiser un mouvement international pour l’accès des femmes à la terre, en demandant aux États de s’engager à ce qu’au moins 30 % des terres soient affectées aux femmes et aux associations de femmes.
Les femmes jouent un rôle important dans la mise en place de systèmes de gestion appropriés dans les paysages coutumiers. Elles sont également souvent à l’avant-garde des luttes.
Nous devons investir dans le leadership des femmes pour que les femmes leaders puissent être de véritables artisans du changement lorsqu’elles ont l’espace nécessaire pour être des leaders et que leur leadership est soutenu.
7. Priorité à la reconnaissance des communs plutôt qu’à la privatisation
La terre est un don de la nature. Toutes les ressources naturelles sont des dons de la nature. Il est absolument impératif que nous affirmions avec force et conviction que ce sont des communs…
En Afrique de l’Ouest, la mobilisation contre la privatisation des terres, et pour la reconnaissance de la tenure coutumière et de la gestion des ressources naturelles en tant que communs, par les populations et les groupes locaux, y compris les pasteurs qui sont très importants.
Au lieu de privatiser la terre et les ressources naturelles comme des marchandises, il faut reconnaître la terre comme notre mère et la source sacrée de la vie, sur laquelle les communautés locales ont le droit d’accéder et de l’utiliser pour la production alimentaire (Amérique centrale).
La persistance de la réglementation foncière de l’époque coloniale a affecté de manière disproportionnée les communautés marginalisées dans de grandes parties du monde décolonisé.
8. La nécessité de soutenir la reconnaissance des droits coutumiers inclusifs dans la pratique
Même si les droits coutumiers sont reconnus constitutionnellement (comme c’est le cas en Indonésie depuis 2012), il y a un long combat et de nombreux efforts à fournir pour les faire reconnaître par les tribunaux dans la pratique, car ils doivent démontrer qu’ils sont les propriétaires coutumiers de longue date des terres qui ont été transférées à d’autres agriculteurs ou entreprises, à la forêt publique ou aux parcs nationaux depuis l’époque coloniale.
Dans le cas de Madagascar, les droits coutumiers sont également reconnus par la loi, mais sans soutien extérieur, les communautés ne savent pas comment se défendre. Lorsqu’elles vont au tribunal, elles peuvent gagner leurs procès contre les empiètements (compagnie minière chinoise par exemple).
La reconnaissance des droits communs ne suffit pas, il faut aussi aider les gens à s’organiser pour gérer ces paysages coutumiers avec des méthodes modernes.
Même lorsque les droits coutumiers sont reconnus, le risque existe que les élites traditionnelles ne résistent pas à la corruption. Les grandes entreprises et les propriétaires encouragent aussi souvent les conflits entre les communautés. Les communautés doivent être unies pour résister.
En Afrique centrale, les chefs coutumiers et les élites locales sont souvent ceux qui vendent directement les terres coutumières aux multinationales ou aux entreprises privées, parfois à l’insu du gouvernement. Il est donc nécessaire de mobiliser d’abord les communautés au niveau local, avant de remonter au niveau du district, de la province, du pays et au-delà.
Nous devons garder un œil sur la façon dont les systèmes de tenure coutumière ou les biens communs collectifs sont gouvernés, afin de nous assurer qu’ils incluent les jeunes et les femmes, car ils sont souvent exclus de ces arrangements.
9. Renforcer les luttes au niveau local
Le rôle de chef de file doit être joué par les organisations populaires et, dans la mesure du possible, par des femmes
Nous devons établir des partenariats avec des organisations partageant les mêmes idées – des organisations capables de soutenir un programme fondé sur la solidarité avec les luttes des communautés locales. Ces partenariats peuvent inclure des ONG, des organismes de recherche et même des agences gouvernementales.
Comment faisons-nous de l’organisation communautaire ? Lorsque nous collaborons avec les communautés pour les former à leurs droits, en utilisant les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme, les communautés ont tendance à prendre conscience et à commencer à s’affirmer de plus en plus dans ce qu’elles font et à s’engager davantage parce qu’elles ont compris qu’elles sont propriétaires du processus, qu’elles le dirigent et c’est en grande partie ce que nous recherchons : que la voix de la communauté, dans une perspective fondée sur les droits, soit entendue et dirige le processus ; parce que lorsque la communauté soutient les efforts en faveur de la gouvernance foncière, les résultats sont souvent très intéressants.
“Si les OSC et les organisations populaires ne sont pas fortement alliées, il devient difficile pour elles de faire entendre leur voix ; et pour que cela soit très solide, il faut un soutien technique et un soutien financier coordonné”.
Les défenseurs des droits fonciers courent un risque élevé d’être victimisés de plusieurs façons – la création d’alliances et le travail en commun sont très importants et efficaces pour faire face aux représailles potentielles.
Les organisations locales et le mouvement social ne doivent pas être idéalisés. Ils ont aussi leurs propres conflits et contradictions.
Rassembler les différents mouvements dans des mouvements intersectionnels, multi-classes et multi-castes amplifie les voix et les chances de succès.
10. Quelles sont les avancées en termes d’accords/normes internationales pour lutter contre l’accaparement des terres ?
Ce point a suscité de nombreux débats, entre ceux qui estiment que les déclarations et accords internationaux sont inutiles tant qu’ils ne sont pas contraignants, et ceux qui pensent qu’ils sont utiles sur le terrain, d’abord comme outil de sensibilisation, puis comme outil d’engagement des gouvernements, et enfin ceux qui estiment qu’ils peuvent faire évoluer les normes mondiales à long terme. Une proposition du premier groupe consiste à se concentrer sur un instrument juridiquement efficace et contraignant pour les États et les entreprises.
L’utilité de l’UNDROP ?
Un tournant dans l’histoire récente des petits agriculteurs, de la paysannerie sans terre et des habitants pauvres des zones rurales, en raison de l’accent mis sur le droit à la terre, aux semences et à la biodiversité, ainsi que sur plusieurs “droits collectifs”. Le sens de la propriété que procure l’UNDROP en tant que déclaration de la base est d’une importance capitale. Elle permet de relier des personnes de différents secteurs et de fournir des outils très pertinents pour les négociations avec les décideurs. Elle a également été intégrée dans la constitution de certains pays progressistes.
Il est possible que la résolution de l’UNDROP soit intégrée dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (CESCR) afin de clarifier les obligations spécifiques des États parties concernant la terre et la gouvernance des régimes fonciers dans le cadre du Pacte international (une consultation est en cours, à laquelle toutes les organisations sont invitées à contribuer).
Mais dans d’autres pays, ce n’est que par la lutte interne pour des gouvernements plus progressistes que ces droits peuvent être reconnus. Et il y a eu une forte opposition des pays puissants, y compris les États-Unis et le Royaume-Uni, pour reconnaître les paysans comme une “catégorie sociale distincte”.
D’autre part, il existe un écart énorme entre les déclarations internationales de l’ONU, qui ne sont pas contraignantes, et ce qui se passe sur le terrain. L’ONU est devenue un “talk shop”. Cela contraste avec les accords contraignants importants qui sont conclus au niveau de l’OMC.
Il y a beaucoup de discours, mais il y a très peu de tentatives de tenir compte de ses messages fondamentaux en ce qui concerne les élites nationales. La déception est vraiment grande, car le type de politiques qui dominent s’inscrit dans le contexte néo-libéral prédominant, dans lequel les intérêts du capital priment, ce qui conduit à toute une série de politiques qui sont en fait exactement à l’opposé de ce qui est demandé
“Utiliser les instruments internationaux des droits de l’homme mais aussi les instruments nationaux des droits de l’homme peut créer un espace de dialogue. Lorsque nous pensons aux lignes directrices sur les régimes fonciers, à la déclaration des Nations unies sur les droits des paysans (UNDROP), à la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples indigènes (UNDRIP) qui ont conduit à des alliances au niveau communautaire et national, par exemple les OSC, les mouvements de défense des droits des femmes qui se sont constitués ont créé un sentiment de solidarité et se sont même parfois alliés au gouvernement. Si les OSC sont capables de comprendre leurs droits, de comprendre les dispositions, de comprendre comment formuler leurs luttes dans les politiques, cela peut les aider à créer un espace d’interaction avec les autorités, menant à la mise en œuvre.”
De puissants partenariats régionaux et mondiaux sont nécessaires pour faire évoluer les normes et susciter une volonté politique – le passage de l’UNDROP, du Cadre africain de politique foncière et de directives telles que les Directives volontaires sur la gouvernance des régimes fonciers (VGGT). Ces cadres régionaux et mondiaux sont extrêmement importants pour faire évoluer les normes mondiales vers une plus grande acceptation de l’importance des droits fonciers.
Des discussions internationales sont actuellement en cours au Conseil des droits de l’homme sur un “instrument contraignant” pour que les entreprises respectent les droits humains fondamentaux, y compris le droit des peuples à leurs ressources naturelles (par exemple, le Pacte sur les droits économiques, sociaux et culturels). La Campagne mondiale pour démanteler le pouvoir des multinationales (https://www.stopcorporateimpunity.org/traite-contraignant-de-lonu/?lang=fr) demande la création d’une Cour de justice mondiale dotée d’une juridiction contraignante (et non facultative comme l’actuelle Cour internationale de justice) qui puisse sanctionner les entreprises et les États responsables de violations. Comment augmenter la pression sur les Etats pour qu’ils mettent enfin en place un pouvoir judiciaire efficace au niveau supranational pour protéger les droits fondamentaux ?
11. Quelles alliances et stratégies mondiales ? La nécessité d’une alliance forte contre le modèle de mondialisation néolibérale menée par les organisations populaires
Tous s’accordent à dire qu’une alliance mondiale forte et des alliances au niveau national sont nécessaires, sous l’impulsion des organisations populaires, c’est-à-dire des mouvements représentant les personnes qui, sur le terrain, dépendent de la terre et des ressources naturelles.
En ce qui concerne les stratégies et les objectifs, une série d’approches ont été décrites, allant de la nécessité d’avoir comme principe central la lutte contre le néolibéralisme mondial, à des approches qui visent à changer le système de l’intérieur en modifiant les normes internationales. Il est clair qu’il est nécessaire de poursuivre la discussion afin de déterminer si ces approches sont compatibles ou exclusives…
Pour quelles stratégies ?
La première chose, et la plus importante, est de rejeter le modèle contemporain de mondialisation néolibérale.
Ensuite, le véritable défi est de savoir comment construire une alliance politique très forte contre la mondialisation néolibérale, une coalition dont le centre est clairement la production à petite échelle et les paysans sans terre comme la majorité de la population mondiale.
De puissants partenariats régionaux et mondiaux sont nécessaires pour faire évoluer les normes et susciter une volonté politique – le passage de l’UNDROP, du Cadre africain de politique foncière et de directives telles que les Directives volontaires sur la gouvernance des régimes fonciers (VGGT).
Se concentrer sur la collecte de données centrées sur les personnes afin de mettre en évidence la gravité de la situation au niveau local et de dénoncer les responsables. La dépossession continue n’est pas visible dans de nombreux cas parce que les pays ne gardent pas de trace/ne tiennent pas de statistiques et de données. Nous devons investir davantage dans les données collectées par les gens, gérées par les gens et contrôlées par les organisations locales afin de pouvoir mettre le pouvoir des données entre les mains des communautés locales.
D’autre part, dans le cas où la dépossession des terres est le résultat d’investissements internationaux, de réseaux d’institutions financières opaques et corrompues qui financent ce type d’investissement, il est nécessaire de mettre en place des alliances Sud-Nord solides, dotées d’une expertise technique au niveau international, pour soutenir les mouvements locaux, qui sont capables, grâce à leur expertise technique et à leurs connaissances, de cartographier, d’identifier et de commencer à se mobiliser pour démanteler ces processus opaques.
Comment construire ces alliances mondiales ?
Nous devons travailler ensemble pour être une plateforme pour les voix des gens. Les voix qui doivent être entendues sont celles des femmes, des hommes et des communautés, des pasteurs, des pêcheurs et des peuples autochtones qui vivent sur la terre – ce sont ces voix qui doivent être entendues dans ces processus régionaux et mondiaux.
Établir des partenariats de manière à compléter des organisations de personnes autonomes fortes.
Le rôle de leader doit être joué par les organisations populaires et, dans la mesure du possible, par les femmes.
Travailler avec des organisations et des alliances au-delà de votre réseau immédiat – qu’elles soient publiques, de la société civile, de la recherche.
Question : qu’en est-il des partenariats avec le secteur privé ?
12. Articuler les luttes au niveau local et les luttes au niveau national/régional/mondial : approche ascendante ou approche descendante ?
Il y a un accord sur le fait que le travail au niveau du terrain, avec les communautés, est le plus important. Cependant, il y a un débat entre ceux qui pensent que le mouvement doit être construit à partir de la base, en priorité, et ceux qui pensent que tous les niveaux doivent travailler en synergie.
La mobilisation et l’activisme locaux doivent primer sur la mobilisation régionale et nationale. Nous devons trouver des moyens de développer ces mobilisations locales en vue de créer des alliances mondiales. Ces alliances mondiales doivent toutefois rester fidèles à leurs origines locales et éviter de se reposer excessivement sur des solutions dirigées par l’État ou administrées de manière centralisée.
“Nous devons être unis pour être forts. Si nous ne sommes pas forts, les petits agriculteurs disparaîtront. Nous devons partir du niveau du village pour ensuite monter, et non pas du haut vers le bas “.
Question : Comment les groupes agricoles/ruraux vulnérables génèrent-ils des fonds au sein de leurs communautés et des alliances pour créer un ensemble d’acteurs qui contribueront à créer des liens, à s’interroger, à s’autocritiquer, à comprendre, à expérimenter des socio-économies alternatives, à rééquilibrer les relations de pouvoir et à créer des contre-mouvements ?
“Le défi est vraiment d’amener ces partenariats à apporter de vrais changements, à s’assurer que ces politiques sont mises en œuvre sur le terrain, dans les communautés, ce que l’on appelle la communauté ascendante, la démocratie et la construction de l’État de bas en haut, et non de haut en bas”.
Le travail en commun au niveau régional, tel que les Caravanes, renforce la force à la fois sur le terrain et dans le dialogue avec les politiques.
Nous devons unifier toutes les couches de la lutte, toutes les idéologies… nous voyons bien que les luttes de la base sont les plus importantes. Ces luttes ont cependant besoin de soutien, entre elles et de la part d’autres sources – vous ne pouvez pas mener une action appropriée dans la rue si vous n’avez pas de soutien judiciaire, et pour avoir un soutien judiciaire, vous avez besoin de soutiens politiques en plus des lois agraires.
INSTRUMENTS DE REGULATIONS POUR LIMITER LA CONCENTRATION FONCIERE ET ATTRIBUER DES TERRES AGRICOLES A DES USAGES PRIORITAIRES ET DES PRATIQUES PRIORITAIRES. Emmannuel Hallard. Il existe de nombreuses mesures légales, politiques pour une meilleur répartition des terres, et l’accès à la terre par un plus grand nombre, au lieu de la concentration foncière actuelle. Pourquoi les pouvoirs politiques dominants protègent les propriétaires fonciers dominants et comment endiguer ce phénomène? La corruption et la captation de l’espace commun par des groupes particuliers, la mise sous tutelle du pouvoir public par des puissances privées ? Je cite Raphaël Glucksmann ” pareille interpénétration des… Lire la suite »
Bonjour et merci pour ce 3ème webinaire, Svp au regard des interventions de Mr Michael Taylor, Mr Rajagopal, Mme Glory Luong, 1) que dire de cette tension politique où des groupes sociaux (politiquement dominant) ne sont pas en faveur d’une non privatisation des communs, d’une non concentration des ressources, d’une répartition équitable du foncier, de changement de paradigme dans nos relations avec les non humains et entre humains ? 2) quelle marge de rééquilibrage politique quant les élus politiques, les détenteurs de pouvoir, les chefs… ne sont pas soutiens de ces changements de paradigme, eux et leur réseau social et… Lire la suite »
No Brasil ontem foi o dia do Agricultor e essa foi a imagem que o presidente postou para comemorar o dia do agricultor fazendo alusões ao número de “invasões” que diminuiu no seu governo.
Depois de forte reação dos movimentos sociais o governo retirou a imagem das redes sociais.
Foi uma ameaça explicita à luta pela terra.
A Contag lançou uma nota repudiando essa postagem.
Bonjour Mr Christian, Tout d’abord je tiens à vous remercier pour l’intérêt que vous accordez à ce qui se passe au Maroc, En suit, et en réponse à vos questions sur la loi 17-62 et sur les ONGs qui suivent cette question, je peux vous informer comme suit : 1) La loi 17-62 , relative à la tutelle administrative sur les communautés ethniques et sur leurs biens, a été publiée au bulletin officiel ( BO) n° 6807 du 26 Août 2019, 2) Le Décret d’application n° 2.19.973 a été publié au BO n° 6849 du 20 Janvier 2020, 3) Le contenu de la loi et du décret :… Lire la suite »
Salut à toutes et à tous, Pour vous mettre au courant des terres communautaires ou colléctives, je mets à votre disposition un aperçu sur le déroulemnt et l’évolution de la situation au Maroc. 1- Aperçu historique : Avant l’avènement du colonialisme dit « protectorat » Français et Espagnol en 1912 les terres, les sources d’eau, les forets, les mines … étaient gérées de manière collectives suivant des normes coutumières. Elles étaient inaliénables, aucune opération de vente ou de location n’est permise puisqu’elles appartiennent à la communauté dite tribu ou confédération (ensemble de tribus).Leur exploitation est assurée par le biais de l’usufruit ou de… Lire la suite »
Hello everyone, it’s great to see the online forum being used actively! Ahead of our second webinar “Stories from the Ground” (Thursday, 15th July, 1pm UTC) I wanted to draw everyone’s attention to an interesting process that is currently taking place within the United Nations that relates to land and the governance of tenure. The Committee on Economic, Social and Cultural Rights (CESCR) that monitors the implementation of the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights is currently in the process of preparing a draft General Comment (26) to clarify the specific obligations of state parties relating to land… Lire la suite »
**Message administrateur** Lors du webinaire plusieurs questions ou remarques ont été faites dans les commentaires du direct, vous les retrouvez ci-dessous. “Bonjours tout le monde, j’ai constaté que le droit à la terre est écrit nulle part dans la déclaration universelle des droits de l’homme et dans les deux pactes de 1966, comment peut palier à ça pour que les paysans jouissent pleinement de ses droits à la terre et ne sont plus réduits en main d’œuvres de bon marché” “Je voudrais savoir où le droit à terre pour les femmes a été réussi histoire de voir comment ils ont… Lire la suite »
Bonjour Mr Pierre-André Duffrene, En réaction à votre intervention et plus exactement sur la question de l’existence ou l’absence d’un référentiel onusien des droits humains et en particulier dans la déclaration universelle et les 2 pactes de 1966. Dans ce cadre je tire votre attention sur l’Observation n° 21 du comité des DESC qui traite l’article 15, paragraphe 1- a , relatif au droit de chacun de participer à la vie culturelle. Aussi le contenu de l’article 15 du pacte des DESC est déjà soulevé dans l’article 27 paragraphe 1 de la déclaration universelle des droits humains qui dispose que… Lire la suite »
Bonjour M El Miloudi, merci pour votre témoignage; pouvez vous donner plus de précisions sur la date où cette nouvelle loi n° 17-62 a été adoptée, son contenu et ses conséquences concrètes ? Egalement quelles sont els organisations qui se sont mobilisées jusqu’à présent ?
Bonjour à toutes et à tous, je reprends ici le commentaire que j’avais fait à la fin de la première rencontre, en le développant un tout petit peu plus. Beaucoup d’éléments intéressants ont été évoqués par les conférenciers. Toutefois, je me demande si nous avons vraiment avancé au cours des dernières décennies. Aucun des conférenciers n’a parlé des échecs des “solutions” qui ont été proposées et parfois mise en œuvre. Pourquoi les réformes agraires du Mexique, il y a plus de cent ans, mais surtout pourquoi celles du bloc soviétique et celle très différente de la Chine (mais aussi la… Lire la suite »
Bonjour Michel, c’est une bonne question, qu’il nous faudra sans doute approfondir dans le séminaire thématique “Réforme Agraire”? On peut remarquer qu’il y a eu des réformes agraires relativement réussies aussi en Corée ou au Japon, un des facteurs clés de cette réussite a été l’adoption de politiques publiques en faveur de l’agriculture familiale, et en particulier de contrôle des prix et des importations pour réguler les marchés agricoles. Aux antipodes du néolibéralisme mondialisé actuel…
The Declaration UNDROP, very relevantly referred to in the presentation of this theme, is indeed a turning point in the recent history of small farmers, landless peasantry and poor rural dwellers. The core of the Declaration centres on the right to land, seeds and biodiversity, as well as several ‘collective rights’ . UNDROP establishes a series of obligations and recommendations for member states. The articles in the Declaration explain not only the rights of peasants but also the mechanisms and instruments for states to ensure them. It is hence a useful tool and argument in all struggles for land and… Lire la suite »
Olá Christian
Um dos melhores materiais sobre a aprovação do PL na Comissão de Constituição e Justiça da Câmara dos Deputados é do Conselho Indígena Missionário – CIMI. Abaixo segue o link.
Bonjour. Merci pour ce premier webinaire. Quelques interrogations à partager s’il vous plaît.
Comment les groupes agricoles/ruraux vulnérabilisés génèrent (et rémunèrent) en leur sein et via des alliances, un ensemble d’acteurs qui vont contribuer à tisser des liens, questionner, autocritiquer, comprendre, expérimenter des socio-économies alternatives, rééquilibrer les rapports de pouvoir, créer des contre-pouvoirs etc.(avocats, juristes, animateurs, penseurs, artistes etc.) ?
Comment tentent-ils de créer/faire vivre un écosystème relationnel politique qui a été dénigré et brisé au cours du temps ?
Enfin, en rapport avec le programme, peut-on connaître les thèmes des prochains webinaires s’il vous plaît ?
Merci.
Outra ameaça foi a aprovação na noite de ontem, dia 23 de junho, na Comissão de Constituição e Justiça da Câmara dos Deputados (um projeto de lei precisa ser aprovado por essa comissão antes de ir para aprovação no plenário da Câmara) do Projeto de Lei 490/2007 que trata da demarcação de terras indígenas. Um dos itens aprovados diz que só tem direito a ter sua terra demarcada os povos indígenas que estavam em suas terras na data da promulgação da Constituição de 1988. O problema é que muitos povos indígenas foram expulsos das suas terras antes disso, por isso não… Lire la suite »
O MST, a Via Campesina, a CONTAG e vária outras organizações articularam a aprovação de Lei que impede o despejo de famílias no período da pandemia, mas os/as deputados/as que representam os grandes proprietários de terras conseguiram aprovar uma emenda que exclui da lei as famílias da área rural
Ainda sobre o Brasil é importante acrescentar que há vários Projetos de Lei que querem regularizar a grilagem de terras de grandes fazendeiros. São pelo três projetos que projetos que estão tramitando nesse momento no congresso nacional
Demographic growth indeed is a challenge for redistributive agrarian reforms.
In Latin America, for example, the many reforms that took place throughout the region in the 60s, 70s, 80s did not really take on board the fact that 20 or 30 years later the children of beneficiaries would be facing challenges of fragmentation of plots redistributive – with allocations per child sufficient for a sufficient annd viable, each, for family production unit – constraining this generation in its choices and possibilities, forcing many of them to out migration, etc.
Prezado Alonso, esta situação esta muito preocupante. Caso vocês tem material para alertar o publico, tipo video ou artigo, podemos divulgar lo no website do Forum, e também nas rede sociais…
Thank you Mr. Ardo Swo for pointing to the importance of demography in land policies. One of the big issue in the Mekong region (Cambodia, Laos, Vietnam and Myanmar), demographic growth and the need for land of future generation has not been factored in the making of redistributive and distributive land policy. It has been really problematic for current and future generation of farmers.
Hi everyone. I fully agree with Prof. Praveen Jha. Global South can not emulate Global North. The migration context, agricultural policies (eg subsidies) and the industrialisation patterns are completely different in the South (now) than what prevailed in the North when they started their agrarian transition.
I also fully agree. And the consequences of this entirely differenct situation are many. One of them is that there is a need for creative solutions, new types of struggles and collective actions, and innovations in the type of management of the commons by the peasantry movements. And there are emerging new types of struggles and occupation of land abusively grabbed, or potentially grabbed communal land. One example of this in the North is Notre Dame des Landes . But it cannot necessarily emulate struggles in the South – where new types of struggles are emerging and hopefully will propser,… Lire la suite »
This a first exploratory comment – just a note for test – 3 challenges from Ana Maria Franco 1 i did not note 2 digitalization of land 3 lawfare for private interest